lundi 28 avril 2025

Introducción a la iatrogenia: un mal silencio


Cuando el remedio a veces se convierte en veneno

En el imaginario colectivo, la medicina es sinónimo de curación, alivio y protección contra el sufrimiento. Sin embargo, existe una realidad más discreta, a menudo desconocida: aquella donde el acto de sanar, pese a las mejores intenciones, puede convertirse en fuente de daño. Este fenómeno tiene un nombre: iatrogenia.

Una palabra erudita para un peligro muy real. Un peligro que crece con la complejidad de los cuidados modernos, la multiplicación de los tratamientos y el aumento de la esperanza de vida. Hoy, hablar de iatrogenia es abrir los ojos ante un gran desafío de salud pública.

¿Qué es la iatrogenia?

El término "iatrogenia" proviene del griego iatros (médico) y genes (que genera). Se refiere al conjunto de efectos adversos provocados por la propia acción médica, ya sea relacionada con medicamentos, intervenciones quirúrgicas, exámenes o incluso la relación terapéutica.

Concretamente, puede tratarse de:

  • Un medicamento prescrito que provoca un efecto secundario grave,
  • Una cirugía que desencadena una infección,
  • Un examen radiológico con una dosis de radiación excesiva,
  • Un error de diagnóstico o una mala comunicación entre el médico y el paciente.

La iatrogenia no siempre es consecuencia de un error: a veces ocurre incluso respetando estrictamente las buenas prácticas. Porque todo acto médico implica, por naturaleza, un riesgo.

¿Por qué es un tema crucial hoy?

Con los avances médicos, tenemos acceso a tratamientos cada vez más potentes y tecnologías cada vez más sofisticadas. Esto ha salvado millones de vidas.
Pero cuanto más rico es el arsenal terapéutico, mayor es el riesgo de provocar efectos adversos.

Algunas cifras para dimensionar el fenómeno:

  • En Francia, se estima que aproximadamente el 10% de las hospitalizaciones se deben a eventos iatrogénicos.
  • Cada año, entre 10,000 y 30,000 muertes estarían relacionadas con accidentes medicamentosos evitables.
  • En personas mayores, la iatrogenia medicamentosa es una de las principales causas de hospitalización de emergencia.

Y estos números sólo consideran los casos más graves reportados en hospitales. Muchos efectos secundarios más leves, pero discapacitantes en el día a día, pasan desapercibidos en las estadísticas.

La iatrogenia es, por tanto, un mal silenciososubestimado y omnipresente.

Las principales formas de iatrogenia

La iatrogenia puede adoptar diversas formas, que podemos agrupar en grandes categorías:

1. Iatrogenia medicamentosa

Es la más frecuente. Resulta de un medicamento mal adaptado, mal dosificado o de interacciones entre varios tratamientos.
Ejemplo: una persona mayor que toma simultáneamente un antidepresivo, un somnífero y un antihipertensivo puede sufrir caídas graves debido a hipotensión o somnolencia excesiva.

2. Iatrogenia quirúrgica

Incluso una operación perfectamente realizada implica riesgos: infección nosocomial, hemorragia, complicaciones anestésicas… Algunos gestos simples también pueden causar efectos secundarios inesperados.

3. Iatrogenia diagnóstica

Un examen médico como una resonancia magnética o una tomografía puede exponer a dosis significativas de radiación ionizante. Exámenes innecesarios o mal interpretados también pueden llevar a tratamientos equivocados.

4. Iatrogenia relacional

Menos visible pero igualmente importante: una mala comunicación médico-paciente puede generar malentendidos, rechazos de tratamiento y errores en la adherencia terapéutica.

¿Se puede evitar la iatrogenia?

Evitar completamente la iatrogenia es ilusorio. Pero se puede reducir considerablemente mediante buenas prácticas:

  • Informar mejor a los pacientes sobre los beneficios y riesgos de los tratamientos,
  • Simplificar las prescripciones y evitar la polimedicación innecesaria,
  • Implementar protocolos de seguridad en hospitales,
  • Fomentar la declaración de eventos adversos para analizarlos,
  • Fortalecer la comunicación entre profesionales de la salud.

El propio paciente también tiene un rol: ser protagonista de su cuidado, hacer preguntas, señalar cualquier efecto secundario sospechoso y evitar la automedicación.

Una responsabilidad colectiva

La iatrogenia no es una fatalidad. Es una alerta: nos recuerda que curar es un arte delicado, donde la humildad debe prevalecer.

Médicos, farmacéuticos, enfermeros, pacientes: todos tenemos un papel que jugar para hacer la atención más segura, más transparente y más humana.

Hablar de iatrogenia no es acusar, es comprender mejor para prevenir mejor. Detrás de cada estadística hay una historia humana, a menudo dolorosa, que tal vez pudo evitarse.

Y en esta búsqueda de una medicina más segura, cada toma de conciencia es un paso adelante.


Para reflexionar:
"El primer deber del médico es despertar la vigilancia, no adormecer la confianza."
— Louis Pasteur



dimanche 27 avril 2025

Introduction à la iatrogénie : un mal silencieux

Quand le remède devient parfois le poison

Dans l’imaginaire collectif, la médecine est synonyme de guérison, de soulagement, de protection contre la souffrance. Pourtant, il existe une réalité plus discrète, souvent méconnue : celle où l’acte de soigner peut, malgré les meilleures intentions, devenir une source de mal. Ce phénomène porte un nom : la iatrogénie.

Un mot savant pour un danger réel. Un danger dont l’ampleur grandit avec la complexification des soins modernes, la multiplication des traitements et l’allongement de la durée de vie. Aujourd'hui, parler de iatrogénie, c’est ouvrir les yeux sur un enjeu majeur de santé publique.

Qu’est-ce que la iatrogénie ?

Le terme « iatrogénie » vient du grec iatros (médecin) et genes (qui engendre). Il désigne l’ensemble des effets indésirables provoqués par l’acte médical lui-même, qu’il soit lié aux médicaments, aux interventions chirurgicales, aux examens, ou même à la relation thérapeutique.

Concrètement, il peut s'agir :

  • D’un médicament prescrit qui entraîne un effet secondaire grave,
  • D’une opération chirurgicale qui déclenche une infection,
  • D'un examen radiologique dont la dose de rayonnement est excessive,
  • D’une erreur de diagnostic ou d’une mauvaise communication entre soignant et patient.

La iatrogénie n’est pas toujours la conséquence d'une faute : parfois, même en respectant parfaitement les bonnes pratiques, elle survient. Car tout acte médical comporte, par nature, une part de risque.

Pourquoi est-ce un sujet crucial aujourd’hui ?

Avec les progrès de la médecine, nous avons accès à des traitements de plus en plus puissants, à des technologies de plus en plus sophistiquées. Cela a sauvé des millions de vies.
Mais plus l’arsenal thérapeutique est riche, plus le risque de provoquer un effet indésirable augmente.

Quelques chiffres pour mesurer l'ampleur du phénomène :

  • En France, on estime qu’environ 10% des hospitalisations sont dues à des événements iatrogènes.
  • Chaque année, entre 10 000 et 30 000 décès seraient liés à des accidents médicamenteux évitables.
  • Chez les personnes âgées, la iatrogénie médicamenteuse représente l’une des principales causes d’hospitalisation d’urgence.

Et ces chiffres ne concernent que les cas les plus graves, rapportés dans les hôpitaux. De nombreux effets secondaires plus légers, mais handicapants au quotidien, passent inaperçus dans les statistiques.

La iatrogénie est donc un mal silencieux, sous-estimé, mais omniprésent.

Les formes principales de iatrogénie

La iatrogénie peut prendre plusieurs visages, que l’on peut regrouper en grandes catégories :

1. La iatrogénie médicamenteuse

C’est la plus fréquente. Elle résulte d’un médicament mal adapté, mal dosé, ou d’interactions entre plusieurs traitements.
Exemple : une personne âgée prenant simultanément un antidépresseur, un somnifère et un antihypertenseur peut subir des chutes graves à cause d’une hypotension ou d’une somnolence excessive.

2. La iatrogénie chirurgicale

Même une opération parfaitement réalisée comporte des risques : infection nosocomiale, hémorragie, complications anesthésiques… Certains gestes simples peuvent aussi entraîner des effets secondaires inattendus.

3. La iatrogénie diagnostique

Un examen médical, comme une IRM ou un scanner, peut exposer à des doses de rayons ionisants non négligeables. Des examens inutiles ou mal interprétés peuvent aussi entraîner des traitements erronés.

4. La iatrogénie relationnelle

Moins visible, mais non moins importante : une mauvaise communication médecin-patient peut induire des incompréhensions, des refus de soins, des erreurs d'observance, donc une perte d'efficacité des traitements.

Peut-on éviter la iatrogénie ?

Éviter totalement la iatrogénie est illusoire. Mais il est possible de la réduire considérablement par une série de bonnes pratiques :

  • Mieux informer les patients sur les bénéfices et les risques des traitements,
  • Simplifier les prescriptions et éviter la polypharmacie inutile,
  • Mettre en place des protocoles sécurisés dans les hôpitaux,
  • Encourager la déclaration des événements indésirables pour mieux les analyser,
  • Renforcer la communication entre les professionnels de santé.

Le patient lui-même joue aussi un rôle : il doit être acteur de son parcours de soin, oser poser des questions, signaler tout effet secondaire suspect, et éviter l'automédication hasardeuse.

Une responsabilité collective

La iatrogénie n’est pas une fatalité. C’est une alerte : celle qui nous rappelle que soigner est un art délicat, où l’humilité doit rester de mise.

Médecins, pharmaciens, infirmiers, patients : nous avons tous un rôle à jouer pour rendre les soins plus sûrs, plus transparents, plus humains.

Parler de iatrogénie, ce n’est pas accuser. C’est chercher ensemble à mieux comprendre, pour mieux prévenir. Car derrière chaque statistique, il y a une histoire humaine, souvent douloureuse, qui aurait peut-être pu être évitée.

Et dans cette quête d’une médecine plus sûre, chaque prise de conscience est une avancée.


À méditer :
"Le premier devoir du médecin est d’éveiller la vigilance, non d’endormir la confiance."
Louis Pasteur